Retour sur le premier Edudatathon : “Les défis des données de l’éducation”

Lab 110 bis
7 min readFeb 1, 2023

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Les 24 et 25 janvier 2023 s’est tenu le premier Edudatathon “Les défis des données de l’éducation” , co-organisé par la DNE, (la direction du numérique pour l’éducation du ministère de l’Education nationale) ainsi que par le lab 110 bis, lab d’innovation du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse.

Retour en quelques chiffres sur ces deux jours : 60 participants de toute la France, 6 défis et 6 équipes, 16h ensemble, 63 jeux de données dont 10 inédits, 6 mentors et 1 prix.

Le programme des deux jours de Datathon

La DNE a sélectionné 60 participants (environ 10 par équipe) et les équipes ont été constituées en amont par Philippe Ajuelos, administrateur ministériel des données des algorithmes et des codes sources et Mathilde Da Cruz, data scientist.

Les profils ont été soigneusement sélectionnés pour avoir des groupes avec des compétences variées : data scientists, ingénieurs, médiateurs numériques, acteurs des collectivités, de la DINUM… Ce sont des participants qui font tous partie de la communauté du numérique éducatif et de la data mais qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble (bien que certains se connaissent).

Les 6 défis que nous avons proposé

Les participants se sont retrouvés à 14h le 24 janvier à Paris. La présentation des défis et des jeux de données avaient été faite en amont, le 18 janvier dernier en visio. Cela a permis aux participants de rejoindre rapidement leurs équipes respectives après la présentation des règles du jeu et des mentors Les mentors se sont présentés avant de rejoindre leurs groupes.

Les mentors du datathon

Cette première après-midi devait permettre :

  • la mise en conditions des participants
  • la phase d’idéation par équipe
  • le plan d’action pour le prototypage

La seconde journée avait pour objectif la production / le prototypage ainsi que la restitutions des équipes par des pitchs de présentation de leurs projets, puis la délibération du jury afin de décerner le prix à l’équipe gagnante.

Lors de la première journée, les mentors et les équipes ont commencé à travailler sur les jeux de données.

Les équipes avaient un dossier “guide” afin de pouvoir suivre les différentes étapes de la journée. Nous avions bien précisé qu’il s’agissait d’un fil rouge pour les orienter mais qu’ils n’étaient bien évidemment pas obligés de suivre les supports de facilitation à la lettre. Certains groupes ont utilisé les supports et le fil rouge et d’autres ont directement commencé a travailler sur la phase de prototypage.

Les supports “problématisation” et “recherche de solution”

Les participants ont donc pu utiliser des supports mis en place spécifiquement pour la phase d’idéation :

  • une phase “problématisation” ou les participants sont invités à remplir une affiche “cahier des charges” (quoi, pour qui et pour quoi ? )
  • une phase “solution” qui permet d’identifier les indicateurs (comment sont-ils produits : liste des données sources)

Le lendemain matin, mercredi 25 janvier, les équipes étaient sur le pont dès 8h30. Des personnes travaillant à la DINUM (Direction interministérielle du numérique) sont venues aider et guider les participants. Erwan le Gall notamment, chargé de mission accessibilité, a participé aux réflexions des participants sur l’accessibilité.

Après la pause déjeuner et quelques pics de stress pour les participants qui devaient s’entrainer à “pitcher”, le moment de la présentation des projets a commencé au début de l’après-midi.

Dernière ligne droite pour les équipes des 6 défis avant les pitchs !

14h30 départ des Pitch des défis

Par équipe, les participants avaient 5 min pour “pitcher leurs projets” puis 5 min de Q/R avec l’ensemble du jury.

Le jury était composé de :

  • Eric Bothorel, Député des Côtes d’Armor
  • Stéphanie Schaer, directrice interministérielle du numérique de l’État.
  • Somalina Pa, responsable du lab 110 bis, lab de l’Education nationale
  • François Wolf, chef de service, adjoint du directeur du numérique pour l’éducation,ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse

Rapide retour sur les défis :

Défi 1 : Mesurer la « fragilité numérique » des acteurs de l’éducation.

La maîtrise des outils numérique aujourd’hui est incontournable pour garantir l’égalité des chances et la réussite scolaire.

Il faut identifier les fractures numériques et pour cela l’équipe 1 va créer : l’indice de fragilité numérique (IFN) pour l’éducation nationale : on va mesurer la fragilité numérique des parents, des enseignants et des élèves.

Pour ce prototype, on va mesurer la fragilité numérique des élèves :

  • l’accès au numérique : au réseau / au équipement
  • l’accès à l’information,
  • les compétences
  • les usages

Chaque déclinaison de cet IFN Education nationale est affinée en fonction des profils (parents, élèves etc).

Concernant le maillage, l’IFN va être disponible au niveau du département, d’une commune ou d’une académie, et si on est ambitieux, au niveau d’un établissement.

Cet indicateur est un commun : on souhaite créer un engagement commun entre l’éducation nationale et les collectivités locales.

Cela va permettre aux collectivités territoriales de connaître les enjeux numériques à leurs échelles et de mettre en place les bonnes actions aux bons endroits pour les bonnes personnes.

L’équipe du défi 1 : Mesurer la « fragilité numérique » des acteurs de l’éducation

Défi 2 : Évaluer l’impact des politiques publiques (Etat et collectivités) sur les compétences numériques des élèves.

L’équipe 2 a proposé la création d’un tableau de bord dynamique intitulé “IVONE”, permettant, à l’aide de différents indicateurs prédéfinis, de mesurer l’impact des politiques publiques sur les compétences numériques des élèves.

L’équipe du défi 2 : Évaluer l’impact des politiques publiques (Etat et collectivités) sur les compétences numériques des élèves

Défi 3 : Mesurer les usages pédagogiques des investissements (Etat et collectivités) en matière de numérique.

L’équipe a proposé un dispositif à disposition des élus. Ces derniers pourraient donc :

  • disposer d’un tableau de bord pour mettre en place un diagnostic
  • pouvoir exploiter des techniques d’explorations statistiques.

On veut pouvoir obtenir un point de vue à la fois micro et macro et cela via une cartographie et un outil de prospective.

L’équipe du défi 3 : Mesurer les usages pédagogiques des investissements (Etat et collectivités) en matière de numérique

Défi 4 : Évaluer l’impact des politiques publiques sur les compétences numériques des enseignants.

L’objectif est que 80% des enseignants aient la certification PIX en 2027. Or, nous sommes aujourd’hui à 0,5% d’enseignants engagés volontairement. Il faut susciter l’adhésion des enseignants pour produire de la donnée afin de faire évoluer les dispositifs.

Pour y parvenir, l’équipe souhaite développer une solution applicative : poser simplement 10 questions d’auto-positionnement sur leurs compétences numériques.

On sait que les enseignants ont de moins en moins de temps disponible pour se former : on veut qu’ils puissent faire cet auto-positionnement en 45 minutes maximum.

On souhaite identifier :

  • Le niveau d’équipement de l’ établissement de l’enseignant,
  • Son niveau de ressources
  • Le type de gouvernance associée : référents numériques ? combien ?
  • Existe-il une collaboration entre collègues ?

Cette application serait à l’usage des chefs d’établissements, des enseignants et des collectivités : avec un POC, en faisant attention à l’accessibilité.

L’équipe du défi 4 : Évaluer l’impact des politiques publiques sur les compétences numériques des enseignants

Défi 5 : Valoriser des indicateurs de formation des enseignants.

L’offre de formation aujourd’hui est dispersée : les enseignants ne savent pas forcément où trouver les formations adéquates. De plus, elle est inégalement répartie dans les territoires et est peu lisible. Elle ne répond pas forcement aux besoins concrets quand elles sont obligatoires et si elles sont spontanées, il faut généralement une validation de la hiérarchie.

Pour résoudre ce problème l’équipe a mis au point l’application : “P FORCE”.

Il s’agit d’une plateforme de la formation continue pour les enseignants qui leur facilite l’offre de formation.

L’enseignant remplit des critères et une liste de formations lui sont proposées.

Pour que l’enseignant dispose de l’offre, il faut que les décideurs et les opérateurs alimentent un référentiel commun. Les schémas de données ainsi harmonisées à l’échelle nationale vont permettre de produire des recommandations à la formation : le nombre d’offres, la répartition géographique, etc.

L’équipe du défi 5 : Valoriser des indicateurs de formation des enseignants

Défi 6 : POC API Scolarité de l’élève / simplifier les démarches des responsables légaux d’élèves avec le dispositif « Dites-le-nous une fois » .

Le défi 6 a travaillé sur la dématérialisation du certificat de scolarité.

Actuellement les problèmes d”éditions de certificat de scolarité sont les suivants :

  • pour les familles, il faut demander le certificat auprès de la direction
  • pour les collectivité, les certificats sont nécessaires car ils servent de support à des demandes d’aides sociales
  • au niveau du chef d’établissement : des coûts d’impression et des micros-tâches.

On propose de ne plus solliciter le chef d’établissement : on va faire une API scolarité qui va être utilisée par les collectivités : elles ne vont plus avoir besoin d’instruire un dossier. Les familles ne vont plus avoir à contacter le chef d’établissement et les familles pourront se référer directement aux collectivités et à tous les établissements publics.

L’équipe du défi 6 : POC API Scolarité de l’élève / simplifier les démarches des responsables légaux d’élèves avec le dispositif « Dites-le-nous une fois »

Après délibération, le jury a rendu son verdict : c’est l’équipe du défi numéro 1 “Mesurer la « fragilité numérique » des acteurs de l’éducation” qui emporte le premier prix de ce Datathon : 20 000 euros pour déployer leur projet.

Le journée s’est achevée par un mot de conclusion d’Eric Bothorel et Stéphanie Schaer.

L’équipe du lab 110 bis et de la DNE remercie les participants, les mentors et le jury qui ont fait de ce datathon un moment vivant, dynamique et réflexif. Le premier jalon est posé, rendez-vous prochainement pour un nouveau Edudatathon !

L’équipe gagnante : le défi 1 !

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